Monday, June 17, 2019

Qui dit la veveyrité et qui dit faux? Suite

Le présent micro-article fait suite à mon précédent article au sujet d'une publication dans le magazine "L'illustré" contenant des affirmations contradictoires faites d'une part les municipaux suspendus M. Michel Agnant et M. Jérôme Christen, et d'une autre part Mme la syndique Elina Leimgruber.

A la séance du conseil communal de la ville de Vevey du 13 juin 2019, le conseiller communal M. Alain Gonthier a fait une interpellation intitulé "Vevey ville illustrée". A mon avis, l’échange qui en a suivi est d'une intensité remarquable. On y voit confronter deux styles, un style basé sur des faits vérifiables et un style basé sur l'art oratoire sophiste.

C'est un superbe confrontation dont chacune des 21 minutes vaut la peine d’être visionnée avec attention.

Voici le clip de cette interpellation:


A noter que le but de mon précédent article ainsi que le présent, n'est pas de critiquer pour le plaisir de critiquer mais mettre en avant les nombreux éléments qui tendent à montrer que les deux magistrats élus de Vevey Libre ont été indûment suspendus.

Saturday, June 08, 2019

Qui dit la veveyrité et qui dit faux?


Dans l'Illustré no 23. du 11 juin 2019 est paru un article d’investigation intitulé Vevey, c’est le Far West! . L'article fait longuement l’éloge de la ville et contient des citations de diverses personnalités de la ville. Deux citations apparaissant dans l'article méritent le détour.

En  premier une citation de Monsieur Jérôme Christen qui dit avoir tiré sur la sonnette d'alarme sur la fondation Apollo dès le mois de Septembre 2017 et que Madame la syndique Leimgruber aurait persisté dans le déni malgré l'audit lancé par le Conseiller d’État Monsieur Pierre-Yves Maillard sur ladite fondation.

Mme Leimbruger, la syndique de la ville, donne aussi son avis. En voici la citation exacte:
"Je n'aime pas la guerre"

"Faux" s'indigne la syndique. "Nos deux collègues qui siégeaient au Conseil de fondation d'Apollo, n'ont jamais informé la municipalité des dysfonctionnements de celle-ci." Aucune information factuelle n'a été transmise lors des séances. Entre autres, des document administratifs avec tampon communal concernant différents dossiers se sont retrouvés sur Facebook. Raison pour laquelle nous avons dénoncé plusieurs faits au Ministère Public."
Mme Leimgruber avance qu'aucune information factuelle concernant l'affaire n'a été transmise de la part les deux Vevey Libres [pendant les séances de la municipalité] tandis que ces derniers prétendent exactement le contraire. Vu ces deux affirmations contradictoires, il y a d'un coté celle/ceux qui dit/disent vrai et celle/ceux qui dit/disent faux.

Le secrétaire municipal pourrait nous éclaircir à ce sujet. Est-ce que oui ou non des les deux Vevey Libres ont alerté la municipalité lors d'une des séances du mois de septembre 2017? Oui ou non?

De même que M. Pierre-Yves Maillard: est-ce que oui ou non M. Jérôme Christen l'a contacté pour qu'il lance l'audit sur la fondation Apollo?

Le rapport de la Commission de gestion sur l'année 2017 (rapport 05/2018) apporte quelques éléments de réponse.

En page 78, ce rapport affirme: "Suite à une enquête interne, menée par le Municipal en charge de la DASLI, ce dernier portera à la connaissance de ses collègues en séance de Municipalité un document qui fait état de graves dysfonctionnements au sein de la Fondation Apollo, qui l'ont amené à geler temporairement la subvention dans l'attente d'informations plus complètes. Or la majorité de la Municipalité lève cette mesure, comme cela a été confirmé lors de l'audition de la Municipalité le 30 mai 2018".

Plus loin en page 101 (Annexe 2 – Transcription de la séance du 30.05.20[18]), le même rapport de la Commission de gestion rend compte des propos de Mme Leimgruber: «Lorsque M. Agnant nous a
fait lecture d’un document de deux pages, dans les divers, la Municipalité n’a pas eu le temps de véritablement prendre position.» Cette phrase a d’ailleurs été reprise dans un article de 24 heures du 29 juin 2018.  Et à la page suivante du rapport de la commission de gestion, on lit encore que «Mme Leimgruber dit que M. Agnant a demandé de ne pas pas payer la subvention et rappelle que cette problématique été posée dans les divers. Si M. Agnant veut faire cette demande, il doit argumenter dans le cadre de l’ordre du jour d’une séance de la Municipalité pour en faire une proposition de décision municipale».

Je remercie au passage Alain Gonthier d'avoir mis en évidence les passages du rapport de gestion 2017 corroborant le rôle de donneurs d'alerte des deux Vevey Libres.

A ce stade, ça vaut la peine de s’attarder encore sur la citation de Mme Leimgruber.  Elle dit que ses deux collègues n'ont jamais informé la municipalité des dysfonctionnements de la fondation Apollo  mais la phrase d'après, elle dit avoir dénoncé la publication de documents administratifs sur Facebook au ministère public. En supposant qu'il s'agisse de documents en lien avec l'affaire Apollo, les deux Vevey Libres n'auraient pas donné l'alerte pendant les séances de la municipalité mais sur Facebook.  Selon Mme Leimgruber les deux Vevey Libres ne sont pas à la base de l'alerte mais à la base de l'alerte quand-même. N'y a-t-il pas contradiction déjà dans ce petit bout d'interview?

Par ailleurs, si ce n'est pas les deux Vevey Libres, alors qui a donné l'alerte? Est-ce Mme Leimgruber la syndique ou M. Rivier ou peut être M. Girardin lui-même? Peut être un membre du parti socialiste veveysan? Ou alors feu Monsieur Jean-Pascal Delamuraz qui serait descendu du ciel?

Quelles sont les informations confidentielles dévoilés sur Facebook? A ma connaissance, la plainte porte sur une publication d'Alain Gonthier en date du 23 avril 2018.  On y voit bien le cachet de la municipalité. Cependant, M. Gonthier est l'un des destinataires de ce courrier. En quoi est-il surprenant qu'il ait eu accès à ce document? De plus, le document en question est inclus dans son intégralité dans le procès verbal du 18 mai 2018 de la séance du conseil communal.

Force est de constater que le document en question est non-confidentiel. En suite, que dit ce document? Que selon le Conseil d’Etat, la décision d'irrecevabilité émise par le bureau du conseil communal concernant le postulat de M. Pillet du 9 novembre 2017 devait être annulée. Si je récapitule, selon Mme la syndique Leimgruber, il est de bon aloi de déposer plainte pénale parce que des décisions juridiques publiques sont mentionnées sur Facebook par l'un des destinataires de la décision?

Existent-ils d'autres documents "confidentiels" partagés sur Facebook? A ma connaissance, la réponse est non. Si aucun autre document devait exister, que peut-on conclure? Que tout ce ramdam n'est pour rien? Qu'il s'agit d'accusations calomnieuses?

Beaucoup s'empressent à dire que c'est à la justice de décider. Évidemment, c'est à la justice que revient de dernier mot. En attendant, deux magistrats élus par le peuple ne peuvent pas exercer leur mandat pour cause de fausses accusations. Et lorsque des décisions de justice tombent, certains partis politiques continuent à faire semblant d’être sourds, muets et aveugles à la fois.

A titre d'exemple, l’instruction pénale sur le Président de la commission de gestion (CoGest) concernait entre autres d'avoir "illégalement" mentionné des éléments portant sur l’exercice 2018; alors que la mission de la CoGest ne portait que sur l'exercice écoulé, soit l'année 2017. Dans sa décision du 29 avril 2019, le procureur a été amené à clarifier que ce n'était pas un délit ni un crime pour une commission de gestion d'enquêter au-delà de l'année du rapport en cours.

Voici l'extrait de la décision du procureur en lien avec la prétendue illégalité de mentionner les éléments portants sur un autre exercice que l’exercice écoulé:
S'agissant spécifiquement des documents de l'année 2018, on peut encore souligner que la commission a demandé l'avis du service des communes et du logement. qui a chargé la Préfet de lui répondre. Ce dernier, par courriel du 4 mai 2018, a indiqué que la Cogest a un droit à l'information qui lui permet de demander des documents nécessaires à l'exercice de son mandat qui est l'examen de la gestion de l'année écoulée et qu'à cet égard, il peut être utile d'avoir des documents qui permettent de voir une évolution entre les années mais que cela dépendra, à chaque fois, du cas de figure. Il indique que, pour le reste, la Municipalité doit veiller, lorsqu'elle transmet des documents. que ces derniers ne violent pas le droit supérieur. Enfin, il précise que si la Municipalité décide de ne pas transmettre certains documents, elle doit l'indiquer à la commission qui pourra saisir le préfet qui conciliera et tranchera en cas d'échec de la conciliation.

Cette réponse indique assez clairement à la Cogest qu'elle peut se servir de documents concernant d'autres années, pour autant qu'ils aient été fournis par la Municipalité. Or rien n'indique le contraire. Ainsi, s'il paraît possible que la Cogest ait dépassé ses compétences en émettant diverses remarques sur l’exercice 2018, il n'en demeure pas moins que ce fait ne constitue pas une infraction pénale.
Quelle municipalité confiante dans la justesse de ses actions porterait plainte pénale contre une commission de gestion qui fait son travail?

S'agissant de la surdité passagère dont souffrent certains partis politiques, le communiqué de presse du PLR.Vevey du 27.05.2019 est particulièrement édifiant.

Voici le communiqué:
La gauche politique de Vevey appelle à la démission des Municipaux en place au motif qu’il auraient envoyé un commandement de payer astronomique aux deux Municipaux Libre suspendus pour faute démocratique grave.

Pour le PLR, il n’y aucune raison objective pour demander la démission de la Syndique Elina Leimgruber et du Municipal Etienne Rivier dans la mesure où tout ce qui est reproché aux derniers municipaux élus relève de la stricte instruction judiciaire. Laissons la justice faire son
travail dans le traitement de ces affaires. Le PLR reste serein, appelle au calme et au respect des institutions dès maintenant et ce, jusqu’après la Fête des vignerons afin que Vevey reste (encore) une ville d’images positives.
De quelle faute démocratique grave s'agit-il? Que les deux Vevey Libres aient donné l'alerte auprès de leurs collègues de la municipalité qui les ont ignorés et continuent encore à ce jour de nier obstinément l’évidence? D'avoir donné l'alerte auprès du Conseil d’État et la commission de gestion? C'est ça la faute démocratique grave?

Le communiqué du PLR.Vevey nous apprend que les commandements de payer envoyés aux municipaux de Vevey Libre relèvent de la stricte instruction judiciaire. A tire personnel, je suis sidéré qu'un adulte ayant le discernement puisse croire et à fortiori écrire des pareilles âneries.

Par contre, le PLR.Vevey a raison de remarquer qu'à part un représentant des partis de droite, à savoir le député vaudois M. Werner Riesen (UDC), aucun représentant des partis de droite n'est venu soutenir notre rassemblement demandant la démission de Mme Leimgruber et M. Rivier. Donc, selon le PLR.Vevey, en tant qu’électeurs de droite, dès lors que la gauche est favorable à quelque chose, nous, les électeurs de droite devons forcément être contre? Dans le cas présent, n'est-il pas le moment de s'unir, la gauche, le centre et la droite, pour dénoncer des dérives autoritaires troublants? Pour reprendre l'expression de M. Riesen, quand c'est trop, n'est-il pas trop?

En restant silencieux sur de tels dérives, nous y donnons implicitement notre consentement. Les bonnes raisons existent toujours pour garder le silence. Nous avons peur de nuire à la réputation de la ville. Nous avons peur de prendre des risques car pas assez nombreux. Que va penser mon collègue? Mon voisin? Est-ce qu'une contestation quelconque pourrait porter atteinte à la fête des vignerons 2019? Cependant, par notre consentement, on enseigne à nos dirigeants qu'ils peuvent faire tordre les lois à leur guise, et ainsi toujours repousser les limites de l'admissible.

Si rien n'est vrai et rien n'est faux, tout est en somme un grand spectacle sans importance ni fondement. Dès lors que l'on ne fait plus la différence entre la vérité et le mensonge, ils n'existent plus de raisons pour prendre position sur quoi que soit et aucune action ne peut être critiquée valablement.

Si vous ne voulez plus rester silencieux sur les dérives autoritaires de la municipalité, vous pouvez  signer notre pétition.

Une fois signée renvoyer à :

       Rassemblement pour Vevey, CP 481, 1800 Vevey

Il en existe également une version online.